[inconscience]
Scarabées

Jan Fabre : l'artiste et le Scarbée

Jan Fabre est né en Belgique, plat pays où les Scarabées auraient peu de mal à rouler leur pillule s'ils y avaient été présents... Jan, lui, n'a pas l'esprit plat et a su faire rouler sa pillule bien au-delà des frontières wallones...

[si je peux me permettre, l'exemple de la cigarette n'est pas à suivre...]

C'est un artiste à multiple facette : sculpteur, chorégraphe, metteur en scène, dessinateur, performer, filmeur... Une de ses spécialité : le recouvrement : transcander la forme et portée de la sculpture en la recouvrant intégralement d'un motif répétitif tel des punaises, des os, des traits de stylo bic, ou pour ce qui va nous intéresser, par des Insectes.

[ex : crâne recouvert d'élytres de coléoptères]

L'insecte est une des figures de prédilection de Jan Fabre, avec ses symboliques de métamorphose, de squelette/armure externe, d'intelligence colective. Il a donc paré d'élytres chatoyants nombreux sujets, dont plusieurs mètres carrés du plafond princier belge. La forme de certains coléoptères l'a amené à en transformer certains en objets de la vie courante : décapsuleur, porte-plume... [Fantaisie-Insecte-Sculpture, 1979]. Ce sont même des bousiers entiers qui recouvrent certaines autres oeuvres : l'Apiculteur [1998], Guerriers Flamands [1996], Ange Déchu [2000] ou Pièce de Viande [1998] dans lesquelles la symbolique de l'armure est très forte. Représentant des cocons ouverts, Projet pour un Territoire Nocturne, [1995] et Petit Cocon [1993] utilisent les mêmes procédés.

Dans Champs de Bataille et de Stratégie [1998 et 1999], Fabre met en scène des cohortes de scarabées dans un espace apocalyptique où ne reste des Hommes que leurs os encerclés et foulés par les insectes dominateurs : le Scarabée, petit, organisé, survivra surement à l'Homme.

Oeuvre phare (enfin, pour notre site) : le Bousier [2001]. Monumentale par ses dimensions : sur un matelas aux bords boueux de plus de 2 x 3.5m, repose une boule d'1,5m de diamètre entièrement recouverte d'élytres de Buprestes qui, au gré de l'angle d'éclairage, passent du vert au bleu - violet ; multiple par ses interprétations : simple représentation des moeurs honorables du bousier, magnification de la boule qui poussée devant soi comme l'esprit de l'Homme s'enrichit et épure les espaces qu'il traverse, thème du matelas lieu où se déroule la conception, la vie et la mort (en rapport aussi à la mythologie égyptienne)...

Notons aussi la réalisation d'un film [le Problème, 2001] où, en compagnie de deux philosophes germanistes, ils poussent chacun leur boule de bousier en discutant du "problème", symbolisé par celle-là (chaque Homme possède sa propre boule qui s'imprègne de ce qu'il traverse...) et de plein d'autres choses que je n'ai pas forcément comprises...

Fructifiant télescopage de genres, Jan Fabre se dit héritier de son célèbre homonyme Jean-Henri Fabre...

[pour plus de renseignements, voir en page de liens]

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